Venez découvrir dans les boves du château, les photographies en noir et blanc de Paul Virilio sur les bunkers du Mur de l’Atlantique !
Cette exposition est une clé permettant d’appréhender une époque et une architecture. Dès 1958, Paul Virilio – alors jeune peintre et maitre-verrier – s’engage dans ce qui deviendra la première approche archéologique du Mur de l’Atlantique. Il choisit l’appareil photographique comme outil et, pendant dix ans, en marchant le long des côtes de France et des îles anglaises, il poursuit cette mise en images de sa réflexion. Réflexion dépouillée de tout artifice, consciente de son temps, loin des illusions.
Il choisit ses cadrages, évite les effets, isole un détail, recherche des catégories architecturales démasquant la pluralité des formes de la guerre. Ces photographies en noir et blanc obligent à étudier ce que notre regard évite. Elle parle de frontières, d’évolution de l’armement, d’architecture cryptique et aussi de disparition. Un travail qui, soixante ans plus tard, est exposé simultanément en Corée, en Autriche, en Allemagne et en France. Un travail qui inspire des créateurs aussi différents que l’artiste hongkongais Nadim Abbas, Andréas Mühe, Joachim Bandau, Peter Noever et bien d’autres…
Architecture cryptique est le titre du premier livre publié en 1960 par Paul Virilio avant qu’il ne scénarise, en 1975, l’exposition Bunker Archéologie au Musée des Arts Décoratifs de Paris. Un titre qui résonne tout particulièrement ici, dans cet espace muséal inhabituel que sont les boves du château de la Roche-Guyon. Ces cryptes souterraines utilisées pendant la Seconde Guerre mondiale par le maréchal Erwin Rommel, ce lieu où se réunirent des officiers conspirant contre Hitler.
Peintre, maître verrier, photographe, urbaniste et philosophe français, Paul Virilio est connu pour ses recherches phénoménologiques – entreprises dès 1958 – sur les bunkers du Mur de l’Atlantique. « Bunker Archéologie » a été le premier livre à considérer le bunker sous un angle philosophique – un livre qui a servi de base aux travaux de nombreux artistes sur le sujet. Les essais et les expositions (CCI, Fondation Cartier…) qui suivront celle de Bunker Archéologie (1975 au Musée des Arts Décoratifs) développent l’étude du rôle joué par la vitesse dans les sociétés modernes. De portée internationale, son œuvre écrite a été traduite dans plus de 35 pays.